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 Responsable d'établissement.
Le frère Daniel Claquin, considéré comme "directeur" de l'école et du collège Saint Joseph portait, à cette époque, l'appellation "supérieur".

 Éloge du Frère Daniel Claquin lors de sa sépulture le 4 mai 2006 (extraits).
Le frère Daniel CLAQUIN est décédé le 30 avril 2006. Agé de 88 ans, il était dans la 72e année de sa profession religieuse et la 64e de sa profession perpétuelle

Le Frère Daniel Claquin achève un long parcours, commencé le 1er novembre 1917, voici bientôt 89 ans.

Daniel est né à Esquibien dans le Finistère, dans une famille qui comptera six enfants. A l'âge de 12 ans, il suivra son frère Simon, son aîné de quatre ans, chez les frères de Saint Gabriel. Plus tard, la mort de ce grand frère à l'âge de 47 ans, marquera profondément Daniel...

Après les années de juvénat à Saint-Laurent sur Sèvre, de noviciat à Perulwez en Belgique et de scolasticat à La Mothe-Achard en Vendée. Daniel est nommé au Pensionnat Saint Gabriel de Saint-Laurent-sur-Sèvre à la rentrée de 1935. Il assurera renseignement de la comptabilité. Ce séjour au coeur de la Vendée militaire le marquera profondément.

Vient la mobilisation au début de la guerre en 1939. Breton et marin vont souvent de pair et il n'est pas étonnant qu'il se soit trouvé embarqué sur le cuirassé « Dunkerque ». L'escadre dont il faisait partie sera prise dans le triste épisode de Mers El Kébir. Par suite d'une mésentente stupide et tragique entre les deux amiraux anglais et français, et par crainte de voir la flotte française tomber aux mains des Allemands, les bateaux français sont bombardés par l'artillerie anglaise. Bilan, quelques milliers de morts parmi les marins français. Par chance, Daniel réussit à en sortir indemne. Après sa démobilisation on le retrouve à Saint Laurent, promu chef de la petite cour.

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Un autre établissement qui a marqué de son empreinte la vie du frère Daniel. C'est le pensionnat Saint Joseph de Saint-Varent dans les Deux-Sèvres. Là aussi, il a laissé une partie de son coeur. Il y est nommé, comme directeur, en 1964. Il y restera jusqu'en 1981. Un frère qui l'a bien connu à cette époque-là témoigne : « Il ne calculait ni son temps ni sa peine au service de l'oeuvre, malgré les soucis importants parfois qu'il a pu connaître. Il ne manquait pas d'audace non plus pour se lancer dans la construction d'un bâtiment scolaire et le développement de l'internat, à une époque où les collèges étaient en pleine expansion. Le frère Daniel était très apprécié pour son dynamisme, son sens de l'organisation. Il a noué de solides amitiés : jusqu'à ces dernières années l'un de ses anciens collègues venait chaque été en vacances dans le pays bigouden pour le rencontrer... Ceux qui le connaissaient mal pouvaient être surpris par un premier accueil réservé. Mais en le fréquentant, on découvrait très vite sous cette apparence une grande sensibilité. Il appréciait les gestes de sympathie et les marques d'amitié. Il avait aussi à coeur de faire plaisir et il aimait recevoir. Il aimait revoir ceux qui avaient été ses anciens « collaborateurs », personnel éducatif ou autre. »

Le frère Daniel a travaillé dans d'autres établissements, mais sur lesquels il était plus discret : Fontenay le Comte (1958-1962), Les sables d'Olonne (1962-1964) et Chinon (1981-1990). C'est de Chinon qu'il est venu prendre sa retraite à Loctudy.

Deux frères actuellement en terre brésilienne qui ont vécu assez longtemps avec lui témoignent: « C'était un homme de relation qui gardait « les pieds sur terre ». Partout où il est passé il s'est fait de nombreux amis et est resté en relation avec certains, leur écrivant régulièrement, s'informant des uns et des autres auprès d'amis commun. Pour nous il avait les attentions d'un père, il nous appelait d'ailleurs ses enfants. Le passage que nous faisions à Loctudy et à Esquibien, lors de nos congés en France, était un grand bonheur pour lui et pour nous.»

A Loctudy Daniel passait une retraite paisible.

En arrivant, dès la première année (1990) il s'était affilié à l'organisme Auxilia pour aider des personnes en difficulté et d'un faible niveau scolaire. Daniel corrigeait les devoirs envoyés par les élèves qui étaient inscrits. Il a assuré ce service jusqu'en 2005.

Ses loisirs consistaient à faire une bonne heure de marche après le dîner : direction la mer (rappel du grand large était toujours présent) ou le port de pêche, suivant les caprices du temps.

Daniel était un compagnon disert, pince sans rire à ses heures, de bonne compagnie, entrant facilement en relation, aimant les rencontres fraternelles ou les retrouvailles familiales à Esquibien.

S'il fallait définir Daniel d'un mot, nous pourrions dire que c'était un homme de fidélité. Une fidélité tranquille, sereine, mais solide, car Daniel avait du caractère.

Fidélité à ses anciens lieux d'activités comme il a été dit pour Saint-Laurent et Saint-Varent. Fidélité à ses amis qu'il aimait recevoir et avec qui il restait en relations épistolaires même après de longues années.

Fidélité à son pays d'origine : ses racines étaient en Finistère, à Esquibien, dans une famille solidement ancrée du côté de la Pointe du Raz, là où la terre rejoint la mer. Il se sentait bien dans la maison de sa soeur Jeanne : il se savait chez lui et c'est pour ça qu'il aimait s'y rendre régulièrement...

Fidélité à sa famille religieuse. Il aimait prendre des nouvelles des frères qu'il avait connus ou auxquels on faisait allusion : il s'enquerrait de leur âge, de leur lieu de résidence, de leur activité, essayant souvent de les relier à ses anciens lieux privilégiés de Saint-Laurent ou de Saint-Varent. Un frère, proche de Daniel témoigne: «Il était très attaché à St Gabriel et il voyait avec tristesse la rareté des vocations et la diminution des oeuvres gabriélistes. Cependant dans sa dernière lettre, de mars 2006, il disait sa satisfaction de voir les oeuvres de Pont-l'Abbé ou de St Laurent se développer dans de nouvelles directions. »

Fidélité à Dieu auquel il avait voué sa vie, mais là c'est son mystère et sur ce point il était discret. Toutefois dans la communauté, nous étions témoins de sa présence, en avance bien souvent, aux rendez-vous quotidiens avec le Seigneur. ­

Un jour le P. Maximilien Kolbe, qui à Auschwitz avait demandé à mourir à la place d'un père de famille, s'interrogeait sur l'éternité : que pouvait-elle bien être ? Voici sa réponse : « L'éternité, c'est un instant d'amour qui ne finit jamais ». Frère Daniel que cet amour que tu as commencé à expérimenter sur cette terre, imparfaitement comme tout un chacun, te comble à la mesure du cœur de Dieu dans lequel tu reposes désormais.


Frère André Ripoche et Frère Gérard Egron.

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